Jour 4 – Lundi 23 mai – d’Araraquara à Porto Alegre
La rencontre entre Negão et le reste de l’équipe a vraiment été riche, les discussions sur l’art en général, la musique, et les conséquences de la colonisation et de l’esclavage ont fusé dans les loges et dans le bus. Negão a un profil un peu atypique, celui d’un musicien de samba issu des quartiers populaires – favelas – qui décide de donner un cadre à son expression en fréquentant le conservatoire, se mettant à l’écriture et la composition dans des styles différents, pour s’offrir la possibilité d’élargir ses horizons et d’exprimer ses sentiments et ses valeurs.
Le bus nous laisse à l’aéroport de Campinas, ou nous nous envolons pour Porto Alegre. Aucun d’entre nous n’est jamais allé tant au sud. Capitale de l’état Rio Grande do Sul, Porto Alegre est une ville étonnante pour ceux qui comme nous connaissent un peu les grandes villes comme Rio ou Salvador de Bahia. Avec une population en moyenne plus blanche et un urbanisme à l’européenne, on se sent à la fois moins dépaysé, et à la fois dans un mélange d’ancien et de nouveau continent.
Sam se sent davantage observé, nous trouvons deux raisons probables : moins d’afro-descendants vivent ici, et comme il ne parle pas portugais, Sam s’exprime en français, quelques mots d’anglais, et à l’aide de son traducteur en ligne. Il est donc source d’interrogations, en dehors d’une petite communauté de sénégalais, très peu d’africains voyagent dans ces régions. Même si les noirs sont moins nobreux dans le sud du Brésil, Sam nous confie qu’il reconnaît les traits de nombreuses ethnies de sa région dans les personnes que nous croisons.
Nous jouons cette fois-ci au cinéma de l’UFRGS, une des universités de Porto Alegre. Accueil très gentil des équipes de l’Alliance Française et du cinéma, pas d’écueils techniques, c’est toujours une bonne option de pouvoir faire le montage du plateau la veille.